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Scarlett si possible
16 juillet 2010

Quelques fois, on veut être méchante et puis...

ça a commencé ce matin, tout sourire, tout mielleux. Puis, il a refusé que j'aille promener le chien; mais je me suis dit, "pff juste un passage à vide où il ne fait pas que dire MUMMY MUMMY MUMMY et me claque les portes au nez". Mais quand je suis rentrée, il a couru dans mes bras en criant mon prénom. Ses petites dents de lait exhibant un grand sourire d'enfants, sur sa figure de petit lutin roux des bois.

Et puis, toute la journée, il n'a pas arrêté. Il n'avait que mon prénom à la bouche, pour finalement crier des "I love you".

Et là, alors que je l'ai couché pour la troisième fois de la fenêtre (HIHIHI EDIT A LA RELECTURE, voici mon lapsus que je garde....je voulais dire, semaine, mais c'est bien la preuve qu'ils m'ont tapé sur le système), il répète depuis une heure mon prénom, suivi de "night, night, I love you".

AAAAH, bah, autant dire que ça change des SHUT UP d'hier hein.

Oui, oui, par le même. Deux ans 1/2 au compteur.

Et puis, s'en suit les grandes questions existentielles de moyen. Ok. J'ai déjà connu ça, c'est sans doute l'âge.
Tout commence par un regard perplexe à mon égard, suivi d'un: est-ce que tu es une adolescente?

(*pause-rire*)

Ben, euh, euh, pas vraiment, je suis plus grande qu'une adolescente!

Mais pourquoi tu vas à l'école encore?
Ben... c'est pas vraiment une école, c'est une école pour les grands, ça s'appelle l'université...

Se retourne, l'air satisfait. Puis deux secondes plus tard:
Est-ce que tu as des enfants?
Non...
Est-ce que tu es mariée?
(*nouvelle pause-rire*). Non plus.

Et là, j'ai arrêté la conversation en dégageant vite fait, bien fait.

Déconnons pas les gosses. C'est pas l'heure de la pause psy.

Quant au grand, on se fend la poire (ma nouvelle expression) à parler français, grâce à un super livre Dora l'exploratrice que j'ai acheté. Je dis des mots, et il répète. Et bref... c'est toujours l'heure de la crise de fou-rire (surtout pour moi en fait).
Il me fait des R à l'espagnol, et est dans l'impossibilité de faire les sons U et ON.

Et ensuite, il me pose plein de questions. Et me donne une foule de mot à traduire. Tout ce qu'il retient c'est "bonne nuit" (à prononcer Bonne Nouïe. Et ensuite, il me demande de traduire "I love you" et me le dit en français 50 000 fois avec ses bonnes nuits, avant d'aller se coucher.

Et moi, hum... moi la non-je t'aime personne, j'encaisse et tâche de répondre comme je peux. Mais...

Bref, constatez-le, je vis dans le pays de l'amour!
Mais pour combien de jours!

Même ma host m'a dit que si les enfants (et les animaux ah) m'aimaient tant, c'est parce que j'avais une bien trop belle âme (en même temps, ya que les enfants et les animaux pour la voir j'crois bien).

La voiture vient juste de se garer, dans 2mn, je suis officiellement off.

Quant à moi je vais me faire une tasse de thé, me rouler dans la couverture tricotée jaune par je ne sais quel ancêtre, et avec mon paquet de mcvities choco, regarder afterlife.

PS: je suis officiellement off et viens de recevoir ma savoureuse paye bonus extra pour ce babysitting inapproprié. Je suis riche comme crésus! (ou pas.)

PPS: le site est officiellement ré-ouvert on dirait.

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Commentaires
E
En fait, j'ai légèrement tendance à exagérer. L'épisode de la chasse d'eau et du papier toilette à côté n'est arrivé qu'une fois (mais c'était hier, très frais dans mon esprit, sans jeu de mot sur le présent qui restait dans la cuvette...)<br /> <br /> Je ne perds pas mon temps à leur expliquer le bien fondé du rangement et bien sûr mon très célèbre "quand on dérange, on range", car le fait est que j'en ai absolument rien à faire. Pendant que je range, je n'ai pas à m'occuper d'eux (c'est mal, mais c'est vrai). Et surtout, je perds moins mon temps à le faire moi-même qu'à débattre pendant 20mn sur qui à fait ce bordel et qui va le ranger.<br /> <br /> Mais en même temps, c'est de famille tout ça. Quand les parents laissent la vaisselle en plan, la table tout dégueu et compagnie, je ne vois pas comment un enfant irait de lui-même à la poubelle. Je n'espère pas les changer.<br /> <br /> Et quand ils parlent français, c'est craquant. Même si je ne me moque pas vraiment d'eux. On rigole ensemble (je ne suis pas vicieuse non plus). Mais voilà, pour l'instant, il me fait l'accent irlandais. Je sens gros comme une maison l'accent français quand il m'imitera. Et là, je ne sais pas si je rigolerai encore!
A
Bon, ne te plains pas, chez moi, c'est elles qui me font répéter des mots en flamand et se foutent de ma gueule quand je prononce mal (tout le temps, donc) ! Et que je sois pour ma part incapable de rouler les R (oui, pour ceux qui n'ont jamais entendu de néerlandais, c'est de l'allemand qui roule les R mélangé à de l'anglais), ça les fait toujours bien rire ! (est-ce que je me moque de la façon dont elles écorchent, à longueur de journée, le français, moi ?)<br /> <br /> J'ai pour ma part arrêté d'essayer de leur faire comprendre ce qu'était l'université, et quand je téléphone pour la énième fois pour régler mes histoires d'inscription (qui se feront finalement en septembre parce que j'ai trouvé le moyen de rater le coche), je dis que je téléphone à mon école, et tout le monde comprend. <br /> <br /> Pour le deuxième message, je fais du 2 en 1, je dois dire que ça m'a fait relativiser ma situation. Certes, quand je suis en congé, la maison ressemble à un champ de bataille, la vaisselle n'est pas faite, les filles passent leur temps devant la télé, mangent toute la journée, et partout règne un joyeux désordre, mais ce n'est tout de même pas au point de ce que tu racontes ! Le frigo me semble à peu près sain, par exemple. Et quant à tirer la chasse ou mettre les déchets à la poubelle, avec moi, elles le font, parce que sinon je crie : "La chaaaasse !" ou "Poubeeeeelle !" (mots français qu'elles ont fini par bien comprendre, tout comme "ranger"... mais non, je ne suis pas un tyran) Ma vie est passionnante, trente-sixième édition.
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