Si Monsieur le destin pouvait arrêter.

Ok. Je t'explique. Je ne suis pas la princesse Anastasia qui, perdue dans la neige au milieu de nulle part, demande à Monsieur Destin de lui envoyer un signe! Un indice, n'importe quoi! Parce que nom de dieu, merci. J'ai assez de chiens comme ça.

Parce que tout a commencé avec une soudaine folie meurtrièrement ravageuse pour les romans du XIXème. Et que voilà, depuis, je me sens traquée. Quel est l'esprit qui est entré en moi depuis ce mois de mars? Mais je vous le demande.

Et à chaque fois que j'essaye d'abandonner, Monsieur Destin revient m'énerver.

Tout commence par un choix de nom et prénom. D'un bled perdu dans le trou du cul du monde. Et voilà que, comme par hasard, dans une liste de 200 prénoms, dans combien? 4 milliards de noms de familles existants, il a fallu que je tombe pile poil, sur le prénom le plus kitchissime combiné avec un putain de nom banal, pour me faire le nom d'une forêt de ce bled à la con.

Vous me suivez?

Et puis, j'abandonne, j'abandonne, je mets tout ça entre parenthèse, juste pour l'été dis-je (tout en sachant pertinemment que je n'y reviendrai jamais), et quoi? Il faut bien sûr voir à la télé, sur tous les films qui existent au monde, orgueils. Dans le mile, Emile. On me dit de ranger les dvds, et je tombe sur quoi "the jane austen book club", avec à l'intérieur, mon portrait craché. Super. Et ces chevaux qui passent sous ma fenêtre à longueur de journée. Qui badigeonne le goudron de ma route de leur crottin. Et ces calèches qui passent. Non mais où je vis là bordel de destinée!

Pourquoi me rappelle t-on à l'ordre? Pourquoi, la colline qui me sert d'échappatoire, et de réserve à pensées est toujours celle qui est éclairée par le soleil, sur les cinq collines de ce putain de bled. Mais je vous le demande? Qu'ai-je fait? Et ces avions à la mode du Patient Anglais qui tournent, et tournent autour de ma tête, me rappelant tous ses personnages réunis, ou tout du moins pourrant l'être en un seul homme, nommé Ralph.

Et pourquoi, hein, pourquoi, alors que je pensais douloureusement à mon avenir, une saleté de coccinelle de la destinée de mes fesses, est venue se poser sur mon cœur, pour remonter droit sur ma toute nouvelle médaille Victorienne. Médaille qui, comme par le plus grand des hasards, avait et le portrait de la Reine Vicky, et mes initiales gravées au dos. Non, mais! On se fout de qui, Monsieur le grand destin!!!

Et comme par hasard Mesdames, Messieurs, comme par hasard, le soir où l'Inde devait arriver sous nos pieds, je vous donne en mile ce qui passe à la télé... Bride & Prejudice, version américaniennement Bollywood d'Orgueil (et, j'ai comme envie de dire que je me fais chier, puisque je suis là). Version que j'avais vu au cinéma à 14ans, et pour lequel j'avais (comme par hasard), écrit une de mes premières critiques lue par un professionnel (mon prof de français quoi!). Le premier étranger à mon monde, qui m'a donné une raison de croire en mon stylo.

Alors, non, non, non. Je ne veux pas croire aux signes. Ni à ses colombes soit disant de la chance, qui viennent tout le temps tourner autour de moi. A chaque fois que je sors. Et dans le jardin. Et partout. Alors oui, je veux bien croire qu'il y a des colombes partout dans le monde. Mais bordel de dieu, pourquoi est-ce qu'elles sont encore là, alors que j'ai traversé la manche pour ne plus les voir dans mon jardin!!

Alors Monsieur le destin, arrête les signes et parle-moi tudieu!

Rhâ! Monsieur le destin est: rude, arrogant, & insensitive. Et c'est la dernière personne avec qui je veux me marier.

Dixit, Austen.

Merci.

PS: ceci n'a rien à voir avec la vie aupairienne, juste mon pétage de cable du dimanche soir. Mais je tiens à le dire, non, je ne suis pas Harry Potter. (là, je parle au destin)

PPS: j'oubliai le signe du "déco" à l'anglaise, réparons une maison Georgienne du centre de Londres, et retrouvons ensemble les débris dans la cave! pff