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Scarlett si possible
29 mars 2010

Tu peux m'envier mon petit

Je viens de rentrer du cinéma. Un film plombant dans une salle minuscule de 3m²/3 remplie de vieux pépés et de bobos du lundi. ça sentait les faux intellectuels à mort là dedans! Et autant te dire que je n'ai point trouvé ma place  et j'ai enduré deux heures de calvaire devant un film minable que je n'ai pas compris [dire que je ne suis pas allée en cours pour ça tssseuuuh! Vallait mieux se pencher sur 2h avec l'autre enceinte qui parle à 1décibel...]. Tu rentres, tu cherches la corde pour te pendre. Yen a pas. Tu plonges tes mains dans la javel et maintenant t'as mal à la tête.

Heureusement, j'ai du "dancing queen" branché histoire de remonter un peu le moral des troupes [c'est-à-dire moi, moi et remoi]. Idéal pour te raconter l'ô combien énormissime [petite] anedote du jour.

(Oui, jusque là tu ne comprenais pas le titre du message, je sais.)

13h. Je sors de mon immeuble. La rue est toute grise. Il pleuviotte, j'ai déjà les mains gelées et en plus de ça ya un vent pire qu'un ouragan. Je manque tout juste de me faire écraser par un malade qui sort d'un parking à 50 à l'heure. Tout cela est très propice aux pensées du "je rentre/je rentre pas?", pourquoi je suis au pôle nord pour aller à la fac et suivre un cours tout pourri qu'on pourra me passer? Telle était ma question quand j'arrivai à l'arrêt de bus.

Et c'est là que l'histoire commence (et que tu vas m'envier).

Alors que j'étais en dehors de l'abri bus, une petite vieille en sort et se dirige vers moi." Bonjour ma chérie" dit-elle en m'attrapant le bras. EUUUUH? répondit ma pensée, "bonjour..." répondit ma voix. Un mouvement de recul, un temps d'observation. Non, je ne connais pas cette dame. En tout cas, elle me tient fermement le bras.

- où vas-tu comme ça ma chérie?

- (HUM. OK. V'la ma tarée du jour...), euh...ben... je vais à la...

- où est le bus? Où est le bus? (dit-elle soudainement et assez fort pour que tout le monde se retourne vers nous)

- euh... ben... il va arriver... je présume

- il est en retard, il est en retard! Hein? Hein? Hein? Hein? Hein? Hein? Hein? Hein? Comment t'appelles-tu?

- (ouvre la bouche pour parler mais..)

- Je vais t'appeler mon soleil! Mon rayon de soleil! Mon soleil, mon soleil!

- euh...

- je peux hein mon soleil? Hein? Hein? Hein? Hein? Hein? Hein? MON SOLEIL!!!!!!! MON SOLEIL!!!!!!!!!

(ok. Je ne voulais pas mais j'ai ri. Pourquoi faut-il que je vive à deux pas de l'hôpital psychiatrique?)

- mon soleil! Je t'aime! Oh je t'aime!!! Oh que je t'aime!!! C'EST COMME CAAAAAAAA (se met-elle à hurler en chantant) QUE JE T'AIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMEEEEEEEEEEE!!!! Chante avec moi mon soleil!!!!

- euh...

- chante mon soleil, chante!!!!! LE BUSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS!!!! (là j'ai sursauté. Son visage illuminé à 5dents est tout d'un coup passé à celui d'une sorcière. Et sa main m'a gentiment cassé les os du poignet [car oui, elle me tenait encore le bras]). Le bus. Où il est, où il est? Hein? Hein? Hein? Hein? Hein?

- il va arriver d'ici quelques minutes... (oh oui seigneur dieu pitié!!!)

Mémé me lache mais reste près de moi. Elle se met à avancer de deux pas d'avant en arrière: "il va arriver, il va arriver, il va arriver etc."

- mais oui, il va arriver (dis-je sur un ton amical)

- tu prends le 4 mon soleil (dit-elle avec à nouveau un grand sourire)

- le 4 ou le 6 à l'occasion!

- le 6, le 6, le 6, le 6, le 6, le 6, le 6, le 6, le 6...

- oui mais le 4 aussi pourquoi pas... (euh... ça te rassure ça?)... AAAAAAH le voilà!!! (m'écriais-je sur un ton un chouillas trop soulagée).

- quoi? Où? Où? Je ne vois rien.

- tout au fond là-bas, il arrive! (merci à mes yeux de lynx)

- SOLEILLLLLLLLLLLLL!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (là, tout le monde sursaute)

***

Enfin le bus arrive. La dame ne parlait plus. A l'arrêt de bus, les autres s'échangeaient des regards et des sourires cachés. Comme un besoin d'exploser de rire quand on est confronté à un fou (et surtout quand il ne nous parle pas à nous).

Mémé monte juste devant moi et écarte grand ses bras comme une reine: "bonjour à vous tous! C'est moi! Le soleil de votre journée!!!".

Elle est rentrée, elle s'est assise tout devant, et n'a plus parlé. Deux minutes plus tard, elle avait disparu.

Hum.

Et non, ce n'était pas un rêve!

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Commentaires
E
Pour citer Vian à toi ma chère littéraire (faut que je me mette à ton niveau lol): "le plus clair de mon temps je le passe à l'obscurcir parce que la lumière me gêne"
C
dis dis, au moins ça a ensoleillé ta journée ???
E
@Lydie: gros bisous! Merci de me lire<br /> <br /> @Simsette: mais c'est bizarre, je ne reçois jamais tes commentaires en alerte mail (si ça se trouve j'en ai zappé plein): le film c'était "dream" (un film asiatique de 2008 donc qui repassait dans un ciné de bobos)<br /> <br /> @Vega: les arrêts de bus, là où toute ma vie se déroule. Ne me parle pas de malheur, je n'espère pas le revoir ce mec là!!! brrrr (mais n'en parlons pas lol, il y a des limites aux petites anecdotes)<br /> <br /> @Legolas: ben... ouais j'attire les fous! Regarde, toi aussi tu en fais parti hihihihi!!
L
Il n'y a qu'à toi que ça arrive des trucs comme ça^^. Pour notre plus grand régal !!
V
la vie mouvementé des arrets de bus hein scarlett? des nouvelles du mec qui se tripotait pas que le bras?
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