J'ai peur maman, la petite anecdote du jour II
La rubrique de la petite anecdote ne vit pas beaucoup! Il est temps de la renflouer, et pour toi lecteur, deux petites anecdotes du jour (mais pas sur le même jour je te rassure! Ma vie serait bien trop palpitante pour être suivie sinon, attends!!)
Donc, commençons:
L'heure est venue d'aller à la fac. Comme à mon habitude je vais prendre le métro et comme à mon habitude je vais dans le premier wagon et donc à la première porte. Tout devant quoi. Jusqu'ici rien d'anormal. J'attends qu'il arrive. Peu de monde sur le quai. Une question existentielle en tête, je rumine mes pensées importantes sur le monde... le prof sera là ou pas?!
Puis le métro arrive. Rien d'anormal. Les portes s'ouvrent. Rien d'anormal. Il y a tout plein de monde. Rien d'anormal. Oui mais non. Je m'étais écartée pour laisser les gens descendre (polie!) et n'avait pas vu le truc anormal: des messieurs policiers juste là dans mon wagon, à la porte. Bon bah, rien à me reprocher, les flics ne lisent pas dans les pensées, je rentre. Je siffle et chantonne (dans ma tête): lalalalalala! Petite musique innocente! Je balance mon sac d'avant en arrière: vla des bons sujets d'études n'de dieu! Avec leur petit air supérieur, leur uniforme, ils se prennent pas pour des belettes! Et puis, vla les renforcements qu'ils ont hein. Parce que je veux pas dire, mais PAS UN BRUIT, PAS UN MOT échangé entre les personnes de la rame. Un silence de maître. Comme si les "oui et Raymonde et moi sommes allées boire un verre ensemble" ou alors des habituels "il en a prit après les cours, comment il était défoncéééééééééééééééééé" ça allait direct leur faire sortir les menottes et les sortir du métro direction prison!
Et puis alors que je pensais que ce n'était pas bien, les préjugés, que oui ils étaient flics mais aussi humains, avec une famille et des enfants, et bien l'un d'eux prit la parole.
Hum hum (je me racle la gorge) deux points ouvrez les guillemets: "mais c'est qu'on se croirait en banlieue parisienne!!!".
Sourire de l'autre. Je croise son regard et il répond: "presque".
Annonce du métro: "station ste Anne, accès..." les portes s'ouvrent, ils s'en vont et moi je reste là, perplexe au milieu du brouahah des gens qui tout d'un coup avaient retrouvé la parole. On se croirait en banlieue parisienne dit-il d'un air moqueur. Presque répondit-il en me regardant. Ok. Bah je ne savais pas que j'avais l'air de venir de banlieues parisiennes moi, mais bon s'ils le disent, moi j'veux bien. Je pense pas qu'ils soient très malins parce que faut vraiment aller dans une banlieue parisienne pour voir pire que moi hein. Oui j'avais un collier de perle mais à la Louise Brook svp!!! Et je n'avais pas le petit foulard, ni le tailleur, ni la coupe au carré, ni le petit doigt en l'air. Alors Neuilly moi je connais pas et je veux pas connaître!
Et puis, l'espace s'étant agrandi, je me suis mise à regarder les gens du wagon.
2 femmes voilées et 3 noirs sur le côté droit. Bah.. rien d'anormal quoi! Rien de choquant. C'est pas que ça m'intéresse pas mais je retourne dans mes pensées!
Et puis le On se croirait en banlieue parisienne est revenu dans ma tête!
On se croirait en banlieue parisienne!!!!!!!!!!!!
AAAAAAHHHHHH!!!
(oui j'suis à l'ouest)
On se croirait en banlieue parisienne, dit-il avec un air de mépris et d'un ton railleur. Bien fort en plus, l'air "je me gêne pas, j'ai rien à craindre, c'est moi la loi, c'est moi le roi, c'est moi qui décide".
Presque, dit l'autre en me regardant.
J'ai peur maman!!!!!!!!!!!!
Hé béh... j'sais pas si je suis ravie de sauver sa mise et son petit monde!
Dire que j'voulais pas les mettre dans un moule et arrêter avec mes stéréotypes... bah c'est raté!
Mais dure est la réalité. On trouve des connards partout. Nous ne sommes pas chez les bisounours comme on dit. Le monde ne tourne pas rond et bien sûr je le sais comme nous le prouve la deuxième petite anecdote du jour qui s'intitule: rencontre avec le X ième pas net (le changement de sujet va être total, je vous préviens):
Je sors du métro (il ne faut jamais négliger les transports en commun, c'est une source d'observations et de rencontres de gens très intéressante!) et après quelques secondes d'hésitation entre: "'est-ce que j'attends le bus 4 sous la pluie et dans le froid polaire ou est-ce que je monte dans le 6 qui est déjà là et que j'attend assise et dans le chauffage" j'ai vite choisi. Le 6 est donc mon ami, j'y entre et je vais m'asseoir. 5mn à attendre avant qu'on ne s'en aille, je patiente tranquillement en envoyant un petit sms. Sur mon côté droit de l'autre côté du couloir, quelqu'un s'est mis dans le carré et donc me fait presque face en tournant sa tête vers moi, si seulement ce quelqu'un est tenté de me faire face en tournant sa tête vers moi.
Je termine mon sms, range mon téléphone et jette un coup d'oeil aux gens à portée de regard, dont un coup d'oeil à ce fameux quelqu'un. C'est un homme plutôt d'âge mûr. Il plonge son regard dans le mien. Bon s'il veut, mais c'est pas que ça m'intéresse de le regarder dans le fin fond de la pupille. Je me détourne donc. Il a un gros sac de courses posé à ses pieds avec deux baguettes de pain venant d'un intermarché (notez les détails svp). Non passionnée par le spectacle, je détourne vite les yeux vers la fenêtre.
Bon je vous passe les détails sur mes observations sur les gens à l'arrêt de bus. (sinon je passe pour une tarée)
Et puis, on démarre enfin. A-men!!! Sentant un regard lourd posé sur moi, je détourne les yeux de ma fenêtre pour voir qui ose. C'est le quelqu'un, le même, la tête tournée à 60°, les yeux fixés sur moi, il me dévisage, les yeux dans les yeux.
Bah quoi, qu'est-ce que j'ai? Je retourne à ma fenêtre, elle, rassurante. Et puis je sens que le regard lui, ne retourne pas à sa fenêtre.
Ok. J'ai peur maman!!!!!!!!
Et puis, 1mn après même pas j'entends clic clic, clic clic.
Pas besoin de regarder pour savoir d'où vient le bruit: du quelqu'un!
Pas besoin de regarder non plus pour savoir quel est le bruit: un appareil photo en marche d'un téléphone portable.
Et clic clic clic...
Ok. Besoin de jetter un coup d'oeil vite fait pour bien être sûr qu'on n'est pas dans un délire paranoïaque là...
C'est là que les cheveux longs servent à quelque chose; on peut regarder discrètement à travers.
Clic clic clic. ça recommence. Et mes hypothèses sont confirmées. Un portable tourné à 60° fixé sur moi.
OK!
J'ai peur maman!!!!!!!!!!!!!
Et clic clic clic (encore!).
Dieu merci... ce fût mon arrêt et autant vous dire que j'ai pris mes jambes à mon cou; tout en feignant l'indifférence.
Oui, j'aurai pu dire "hey mais qu'est-ce que tu fais taré!!!!!!!"... ou pas. Et c'est le ou pas que j'ai choisi!
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C'est fascinant n'est-ce pas?